Carmen revisitée au goûts des féministes : Une tempête dans un verre d’eau

Si l’entrée dans la nouvelle année a été marquée par la tempête Carmen qui heureusement ne semble pas avoir fait trop de dégâts, la version de l’opéra de Bizet jouée à Florence a fait beaucoup de vagues mais la bonne nouvelle c’est que la débilité du politiquement correcte a montré ses limites.

Pour résumer : A la demande du directeur de théâtre, le metteur en scène de Carmen Leo Muscato a a présenté à Florence une version insolite avec un final inversant les rôles en faisant assassiner Don José par Carmen «parce qu’on ne peut pas applaudir le meurtre d’une femme» .

La condamnation d’une telle idiotie a été unanime et il n’y a pas grand chose à ajouter à tout ce qui a pu être dit. Ce qui me chagrine le plus est le fait qu’une phrase telle que « on ne peut pas applaudir le meurtre d’une femme » soit défendue par un homme de l’art en charge de la mise en scène de cet opéra.

Écrit par des militantes féministes sectaires et intolérantes, un tel propos ne me surprendrait pas mais qu’un homme de spectacle ignore que ce que si le public applaudit, c’est en réaction à l’émotion produite par le spectacle et notamment pour l’interprétation des artistes est consternant ? Si le public est conquis, il rappelle les interprètes. A ce moment-là, ils sont tous là pour saluer y compris ceux qui sont morts sur scène. Autrefois, un enfant aurait compris que si Carmen meurt assassinée par Don José, « c’est pas pour de vrai. C’est pour de faux ! »

Aujourd’hui un homme de spectacle s’imagine que le public ne sait pas faire la différence entre une fiction et la réalité. Triste époque ! On va pouvoir réécrire toutes les tragédies. Au passage si dans l’opéra de Bizet, la séductrice Carmen paie de sa vie son goût de la liberté et des conquêtes pour Don Juan son homologue masculin d’une autre fiction, ça ne se termine pas bien non plus mais là on peut applaudir parce que pour les féministes Don Juan est un porc qu’il faut balancer !

A force de révisionnisme, on va pour de bon finir par avoir la terre plate que l’on mérite puisqu’il paraît que dix pour cent de la population française nous ont déjà réduit le globe terrestre en deux dimensions. Abêtir la population n’est pas sans conséquences.

Depuis l’affaire Weinstein, les concessions faites aux féministes tournent au ridicule. Personne n’a osé les contrarier quand elles ont déclaré la guerre aux hommes avec le cri de ralliement « Balance ton porc ! » Tout a été mis sur le même plan, le harcèlement sexuel au travail contre des employées craignant pour leur place, les viols, la drague lourdingue, les frotteurs du métro, mais aussi, une main qui effleure un corps, un genou un mot ou un compliment malvenu qu’un homme ose formuler à une femme à laquelle il ne plaît pas. On a frôlé le schisme, les hommes étant tenus de rester avec les hommes et les femmes avec les femmes.

C’est pourquoi la tribune du Monde publiée100 femme affirmant « Nous défendons une liberté d’importuner, indispensable à la liberté sexuelle « «  est venue comme une bouffée d’oxygène nous sauver d’un totalitarisme féministe sectaire et dangereux pour la société.

Hélas , nos libertaires n’ayant pas en tête le catéchisme idéologique évitant tout imprévu dans un propos bien rôdé, la défense de cette liberté a donné lieu à quelques couacs comme Catherine Millet regrettant de n’avoir pas été violée pour pouvoir prouver que l’on pouvait s’en sortir ou Brigitte Lahaie expliquant à une Caroline de Haas sidérée que l’on pouvait éprouver du plaisir lors d’un viol. Sans parler des encombrants soutiens de Christine Boutin et Nadine Morano dont les cent femmes se seraient bien passées.

Dans un premier temps, je me suis dit que j’aurais aimé signer cette tribune avec elles. Mais de là à cautionner les propos de Catherine Millet ou ceux de Brigitte Lahaie, il y a un pas que je ne franchirais certainement pas.

Mais qu’importe ! Il est bon de montrer que nos intégristes féministes ne parlent pas au nom de toutes les femmes.